Le PMU et l’univers des turfistes ont toujours représenté une excellente source d’inspiration pour les réalisateurs du septième art français. Dans la plupart des scénarios de Michel Audiard par exemple, il est question de gangsters en lien direct avec le pmu ou encore de cachette pour un butin dérobé. Mieux encore, Audiard avait un don pour insérer le langage du turf dans ses truculents dialogues.
Audiard a ainsi redonné ses lettres de noblesse à un des rares sports où se croisent aussi bien les petites crapules qui lui sont chères que les riches bourgeois. Difficile ne pas trouver une référence au turf et à ses joueurs dans ses dialogues. On note le bel exemple de la dernière scène de « Cave se rebiffe ». En effet, Gabin suite à son coup du siècle s’en retourne avec son « cave » dans sa Pampa retrouver son élevage de canasson. Dans le même film, c’est dans un champ de courses que le « Dabe » sème la flicaille.
Audiard va encore plus loin dans « le Gentleman d’Epsom »… Gabin y interprète un truand qui trouve ses victimes, où vous demandez vous ? Sur un hippodrome bien sûr. Il y cherche des victimes parmis les turfistes qu’il plume en leur vendant des pronostiques incertains.
L’hippodrome est-il un lieu hors du temps et de la société ? En ce lieu, les huiles sont côte à côte avec les prolétaires. Chacun ressentant cette poussée d’adrénaline le temps d’une course. Les espoirs et rêves sont différents mais l’excitation est la même pour tous.
Simenon n’est pas en reste non plus, le commissaire Maigret se retrouvera régulièrement à enquêter dans le milieu des champs de courses ou dans les cafés de turfistes. C’est d’ailleurs pour cela qu’une célèbre pouliche se prénomme Maigret voit rouge.
De nos jours, la relève des gangsters des années 50 semble se profiler avec la sortie prochaine d’un nouveau film se déroulant dans le milieu du turf. Le réalisateur en est Fabien Onniente, qu’on connaît bien pour avoir réalisé Camping 1 et 2. Affaire à suivre !